samedi, juillet 22, 2006

Once Upon A Time

Les yeux encore collés et les méandres nocturnes encore frais dans ma mémoire volatile, je vais vous conter une nouvelle aventure…

Once upon a time, un cercle de jeux place des Ternes, à la bordée d’une clairière d’arbres de ciment, autour de tables frugales et ensoleillées par l’éclat des espoirs de ses habitants. Dans une dantesque atmosphère de cirque guerrier y cohabitent hobbits, trolls, elfes, golems, orcs, undeads et rares humains: une farandole Warcraftienne. Au loin, trône l’Arc de Triomphe et tous, comme hypnotisés semblent vouloir le toucher, embrasser l’éphémère et mourir dans l’arène.

Day J-2

J’enfilais mon armure (toujours le même rituel, d’abord la jambe gauche, puis la jambe droite puis une gorgée de Vittel….) et décidais d’affronter les pièges jonchant le sol de cette contrée.
J’entendis le Heimdall local me saluer avec son accent yugo-serbo-croate, et fit mon entrée dans la lumière (ô c’est bô). Un tournoi « jusqu'à ce que mort s’en suive » de poke (un jeu à la mode dans le Lutèce de l’an 2006) avait lieu en céans pour 300 pièces d’or.

5000 chips, blinds 25-25, shuffle up & deal….deux tours de table et je suis à 10000, les joueurs sont weaks, aussi laaaaaarges que des Chambériens mais pas aussi bons. Une heure de jeu et je suis à 20000 (un gobelin m’aura donné tous ces jetons sur un tirage quinte alors que j’ai full au turn…no comment, je l’ai enterré dignement, paix à lui dans le Valhalla). A la pause, je me détends un peu avec un troubadour nommé Yoann dans une taverne Mc, porte à mes lèvres un breuvage glacé au goût vanillé, et nous retournons décidés à occire nos derniers adversaires. Malheureusement, ce plan n’a pas la suite escompté…Un troll australien (proche du roi Hachem selon ses dires) me désarçonne sur une pocket 7 contre son AK, puis alors que j’ai perdu mon cheval me frappe à terre avec un AQ gagnant contre mon AK. Je tente péniblement de m’accrocher à mon épée, je saigne, ma vue se trouble quand c’est l’estocade finale. Je m’empale au SB sur sa BB, j’ai A5 et lui AQ again, nice hand Sir, et c’est moitié mort que je suis porté à l’infirmerie finissant 18eme et lui futur vainqueur. Je décide de revenir 2 jours plus tard, blessures guéries afin de prendre ma revanche….niark niark niark


Day-J

Oyez, Oyez dit le ménestrel. Une joute à 500 pièces d’or va bientôt commencer !!!
J’avance avec mes béquilles de l’avant-veille et m’assied à ma table qui disons le tout de suite semble être une annexe d’Hadès. Huit rugissants démons polymorphes me font face. Raise à 10BB preflop avec K6o…call de all-in avec 3-4…re-reraise sur un flop AAQ et call all-in de 3 dingos et aucun n’a un As…..bref je vois des horreurs, des suicides et des destructions à en perdre la boule. Fort heureusement, je ne perds que mes jetons et me voila à 2000. Un vieux mage rompu pourtant aux joutes y perds même sa santé mentale en voulant éculer (hum…je pourrait employer un autre terme assez proche orthographiquement) un jeune elfe des bois. Je regarde tout cela de haut et décide de jouer le tout pour le tout. Mode Samir enclenché…it’s dawal time (voir histoire d’eau). I am OOOlll innnn trois fois de suite (malgré les faibles blinds) et trois fois je double sur le même deglingo calleur (JJ contre A4o, AK contre A9o, QQ contre 7-10o…PS : lire ouf-suite et pas offsuit).
La pause Milka intervient et mon bouclier tient, quelques effilures sur mon katana ensanglanté mais rien de grave, la pause servira à le nettoyer, l’affûter, que sa lame soit encore plus pure…un haïku célèbre de l’ère Tokugawa me vient à l’esprit : « La lame scintille et son arc dérobe les lendemains… » Oui, demain, à l’aube, quand la rosée posée par la brume perlera sur les feuilles des cerisiers, je serais parmi les derniers, le serment est fait, passons aux actes…(note de l’auteur : normalement à ce moment la du texte, vous devez entendre les percussions et la voix mielleuse d'une chanteuse asiatique dont vous ne comprenez mot sinon la tension dramatique de son propos : le dioscure part en guerre).
Et BAM !!Je déclenche mon combo AA+UTG+TrickyRaise+Dawal-if-any-raise, je suis tri-callé. Le bouton me fait un all-in mal pensé et je fais de même pour être face à face mais on se retrouve à quatre, tous all-in et…quadruplage !! j’ai 30000, je peux attendre la finale…
Plus que deux tables et une phase interminable dans un virage avec Yann Cohen dans le rôle du chef de la horde des Orcs, Adam Lounis le Page apprenti sorcier, Yoann le troubadour, le maître de maison en grand inquisiteur, un solide fantassin dont j’ai oublié le patronime et un hobbit accrocheur, deux heures de vols de blinds et…c’est enfin la finale, seul le hobbit n’y est pas.
La table des honneurs se dresse devant nous. Son feutre rouge tranche singulièrement avec l’herbe verte de nos arènes habituelles, elle est placée en amont, là où les lumières naissent et où les rêves meurent. Nos jetons projettent alors leurs silhouettes sur les cartes tels de grands dragons en ombre chinoise, comme pour effrayer les derniers fantômes des coups passés à les accumuler. On entend le cliquetis des armes, elles dansent entre les doigts agiles des combattants et chaque attaque fait trembler le sol sous le poids des volontés quelle porte. L’inquisiteur abat le maître des Orcs à la hache AA contre AK, puis défenestre un chevalier déjà unijambiste sur sa lancée KK contre 88. Notre troubadour tente une ouverture par l’aile droite (K-10) mais se heurte à un tour du Page magicien (pocket 2) qui l’éradique definitivement. Un troll fort bien armé se réveille et fait tournoyer sa hallebarde, je l’évite et le touche au flan. Le fantassin arrache un bras au Page. Mais celui-ci se relève et jette un sort à toute la table. Déjà le fantassin se fait broyer le crâne par un nain jusque là assez calme, ce même nain explose le troll et le laisse quasi mort. Dans ma bonté je l’achève et nous ne sommes plus que quatre. Le Page à perdu beaucoup de sang (je rappelle qu’il lui manque un bras) et bien que les sorts lancés aient retardé l’inévitable, je lui tranche la tête d’un coup sec. Nous sommes épuisés, nos bras portent à peine nos armes, plus la force d’assener le coup ultime. Nous décidons de signer un traité de paix humain-nain (le nain, l’inquisiteur et moi-même) afin de partager la gloire des vainqueurs et le butin.
Je me lève, regarde autour de moi la foule s’agiter dans une farandole aux relents surréalistes. Déjà une nouvelle aube se dresse, je quitte la clairière aux milles reves. Le tintement des pièces d’or dans ma poche me rappelle que tout ne fut pas qu’un songe, juste un conte. Once upon a time...

Prochain épisode: Giorgio et les chevaliers d’Athena

3 Comments:

At 13:40, Anonymous Anonyme said...

bien joué Zelda, u ve find a secret place through the final fantasy.

tu peux ranger ta cape et savourer le repos du warrior.

au fait le troubadour, c 'est pas plutot le troutoucourt?

the chicken

 
At 22:22, Anonymous Anonyme said...

quel talent ce patrick :)

 
At 01:22, Anonymous Anonyme said...

Que la voie du samourai sombre atteigne l'ultime voie du katana sacré!

Un bien beau conte qui en appellera encore beaucoup d'autres.

Toujours envers le samourai mon estime est allée, heureux je serais à nouveau de le guerroyer. L'art de la guerre toujours y est respécté.

Merci pour la dédicace!! J'adore...

Phenigator alias DAWALATOR

 

Enregistrer un commentaire

<< Home