lundi, octobre 09, 2006

Giorgio Trilogie, Part II: Le Bon, la Brute et le Truand

Ce soir là j’étais épuisé, la journée avait été épique et je ne pensais qu’à prendre un bon bain en écoutant du Diana Krall. Eventuellement je me serais ensuite posé sur le balcon, à la pale lueur de la lune fumer un Romeo&Juliet …Eventuellement je me serais étendu sur le lit, j’aurais relut les aventures des X-Men 1982 de la grande époque de Chris Claremont et me serais endormit livre ouvert, la bave en marque page et les lunettes sur le nez. Mais le lecteur assidu de ce blog que vous êtes sait qu’il n’en fut rien… Tout cela aurait été trop facile, j’avais donné mon accord à Giorgio. Le temps de mettre le contact et je fut transporté vers le monde fabuleux de Gun Fontier, l’univers de Leiji Matsumoto.
Pour les béotiens, Gun Frontier est un monde western parallèle où règne la dure loi de l’Ouest sauvage, tuer ou être tuer, le tout sans manichéisme primaire car là bas même les héros ont leur face sans lumière. A l’entrée du saloon « Chez Georges », je retrouvais mon compagnon Tochiro (un certain y_r_s) et notre conte pokérien du jour commença :

Le Bon, la Brute et le Truand

J’entrais le premier, un sourire aux commissures des lèvres et commandait un verre d’eau fraîche. Derrière son bar, le patron était occupé à compter ses dividendes, il leva à peine la tête et me montra un robinet…"Y a de la bière au frigo" grommela-t-il, "c’est un saloon-self ici…on est pas chez mémé…" Dans la pièce voisine, quelques fumeurs se tenaient verre à la main, entassés face à une fenêtre pour exhaler leurs toxines nocives. Soit…ouvrant le frigo, je ne trouvais que du multivitamine, du jus d’orange et de l’hydromel au houblon. Je choisis le robinet…et m’assit à la droite du taulier. Les autres clients caquetaient nonchalamment, Tochiro avait l’air endormit, à peine perturbé par les plumes volant dans cette basse-cour de gallinacés.

Certains m’étaient connus comme Bastos ou Seb94, d’autres de parfaits inconnus comme Neal Z, Mordred ou Hybride. La partie débuta doucement, nos armes de poings sur la table, quelques salves vindicatives fusèrent mais rien de bien étrange à Gun Frontier. Bien sur quelques horreurs, quelques cris et un peu de sang, bien sur quelques bonheurs, quelques scalps à la main trophées héphemeres de joutes victorieuses. Tochiro avait rempli sa besace de jetons glanés sur les dépouilles encore chaudes de ses adversaires, je le suivais de peu, tout allait bien. Quand….le Truand se découvrit…
Bastos sortit un bazooka se sa poche et le mit en équilibre sur un coin de la table. Il arma et shoota Tochiro, balançant son K5o all-in preflop contre des pocket kings et en faisant flush on the river avec le 5. Puis récidivant quelques minutes plus tard avec une autre garbage all-in prefolp qui défenestra un Tochiro groggy. La partie partit en vrille…
La technique du Truand avait montré son efficacité, les galinettes se sentirent pousser des crocs et s’armèrent. Grenades à fragmentations, mortier, gaz moutarde, lance flammes, tout y passa, le saloon était devenu le théâtre de la folie des hommes. Giorgio tentait de calmer les troupes, de stimuler la raison, mais ce désordre semblait naturel. Fidèle à moi-même, j’étais hors tranchée là ou le bruit des explosions est le plus fort attendant la proie à évicerer. Quel désespoir de me voir confronté au plus ridicule des protagonistes, le Bon : Hybride.
Le Bon, n’est pas un joueur, c’est un mirage amené par Canal plus et les retransmissions WPT. Le Bon, est persuadé que son mimétisme travaillé des icônes pokériennes suffit à faire de lui un bon joueur, il a les lunettes noires de David Williams, lance ses jetons comme Layne Flack, la poker face (lire phass et pas fayce) d’Hoyt Corkins et le cerveau de …heu, non…pas de cerveau…on ne le voit pas a la télé…Bref, le Bon, parce qu’il est bon, call avec RIEN tirage RIEN et est surpris de voir son adversaire MAX (ben oui ! dans l’épisode 4 de la saison 2, Hansen non plus n’avait rien…). Le plus drôle est de le voir taper la table quand il touche une carte qu’il croit lui donner la victoire mais en fait…il a le cinquième jeu gagnant et crie : Vieux Porc !!! (sans déconner il m’a vraiment crié ça !!)…Bref, le Bon, est bon pour ses adversaires ce qui est un peu triste, quoique…
Le sang du Bon encore frais sur ma chemise, je vis Tochiro revenir du bar avec un multivitamine. Sans le savoir la Brute avait frappé…
Mordred, la Brute, est un joueur sympathique, comme moi adepte des armes blanches mais alors que mon style convient mieux au sabre, lui utilise une hache de bûcheron. Question de style, il s’y prend donc en finesse. Quelque fois même quand il rate sa cible, le poids de l’arme est tel que son inertie emporte dans sa course quelques oreilles ou doigts collatéraux…Ce soir là, la Brute avait officié au bar et modifié le mutivitamine en éthanol, il avait drogué Tochiro à l’insu de son plein gré. Pauvre Tochiro, attaché à une potence, les autres joueurs en farandole le flagellant tandis qu’inconscient il en redemandait. Le Truand le torturait doucement pour le tenir en vie, la Brute riait, le Bon faisait le bon… Et moi ?…Neal le sournois me poignarda dans le dos à la river par deux fois, je posa le pied sur une mine anti-personnelle de Bastos et Mordred m’ouvrit la panse sans le faire exprès...

Georges avait l’habitude, dans son bar c’était chose commune, les héros ne gagnent pas à Gun Frontier. Il détacha le corps de Tochiro qui partit en ambulance tandis que moi, estropié j’énumérais les aphtes de la défaite. Je me voyais dans la bouche de Saturne comme sur le tableau de Francisco de Goya, une image de cauchemar sortie de mon enfance. The Good, The Bad et The Ugly étaient juste passés par la….

6 Comments:

At 09:54, Anonymous Anonyme said...

Quel bohneur !
Oui, dioscure maitrise l'art fin et délicat du poker.
Oui, dioscure manie avec talent les mots.
Oui, dioscure est plein de compassion et de distance quand il parle des joueurs weaks (en ce qui me concerne en tout cas) qu'il croise a des tables comme celle de sir Georges.
Merci pour ce récit, dans l'attente de m'asseoir de nouveau à ta table.

 
At 14:50, Anonymous Anonyme said...

J'adore une fois de plus ce conte épique.

Merci

AD

 
At 17:22, Anonymous Anonyme said...

MDR !!

Quel poête ce Dioscure ! ;-)

Pourquoi écrire tout ça 4 mois après, cette mémorable boucherie ?


En tout les cas, tu as un don certain pour l'écriture.


Bastos en mode pret à tirer.


;-)

 
At 17:51, Blogger legiorgio said...

Mémorable la cuite de yoann :-)
Et encore il a fallut lui dire qu'il avait bu une pinte de punch bien corsé cul sec sinon il croirait encore que c'était du jus d'orange
:-))))

 
At 00:53, Anonymous Anonyme said...

ca avait l air bien sympa cette partie, pourquoi je suis pas venu sniff lol

 
At 10:03, Anonymous Anonyme said...

mais que sera l'opus III? pour quelques euros de plus? et pour une poignée de chips?

En tous les cas, l'eloquence de dioscure n a d egale que l inoffensivité de son compere yoann : délectable et sans limite..comme vosu le verrez dans un prochain article de votre devoué


Le pouler (speciale dedicace à dioscure)

 

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