vendredi, avril 18, 2008

Reminisce, Part II: Issy Club

Puisque les nouvelles histoires manquent autant profiter de ce temps mort pokérien pour se pencher sur l’essence même de ces histoires. Sur les origines d’une confrérie du badbeat, sur les racines du mal qui nous relie en fratrie gamblienne et ce jusqu'à l’existence de ce blog, yoann, chris, dams et d’autres.

Le clubpoker essuyait encore son placenta sous la lune estivale de 2003 quand ses premiers membres s’invitaient sous le forum et lors d’une soiree chez Lolo, lasticot et moi rencontrions les legendaires Burno (dit LaBurne) et Bu (dit Batman ou demontator). Ce fut une partie totalement deglingo (Bubo et Fred (le corse) étaient la aussi ce soir la), nous jouions en dealer-choice, 2€ la cave et franchement il ne valait mieux pas perdre ce soir la au risque d’être chambré pendant des heures voire des semaines. J’avais été vraiment mauvais donc j’étais invite la semaine suivante avec le Chris chez les Marseillais…ainsi naquit une partie hebdomadaire d’Issy les Moul’ avec les héritiers parisien du Club poker de Savoie, LaBurne, Bru mais aussi Monti, Dams, Brice et Sam le Phenigator. Sans que l’on s’en rende vraiment compte, ces parties faisaient partie intégrante de notre agenda hebdomadaire (je me revois dire à ma copine : « heu…non, pas jeudi, j’ai poker… ») et ce mélange de cartes, blagues, fausse mauvaise fois (quoi…mais non Monti n’as pas chatté TOUS les soirs) était l’axe autour duquel nos pokers grandissaient. Tous passaient jouer au moins une fois avec nous, FRC, LeSpag, beatle_5, fronk, MatMat jusqu’aux points culminants semestriels, le BBACF l’été et le COPUG de Savoie l’hiver.
Le jeudi soir, c’était toujours le même rituel d’abords la jambe gauche puis…hum, j’enfilais ma cagoule, tournait 3 heures pour trouver une place, retrouvait lasticot au McDo et montait les cinq étages sans ascenseur de Monti pour écouter le poulet gueuler parce qu’il avait le cactus dans le dos, notre ôte nous proposer de l’eau du robinet, Laburne chanter du Goldman entre chaque coup et voir demontator serrer son jeu pour se faire démonter sur un coup en fin de soirée. Toujours le même rituel, faire des studs à tapis blind, faire un triple-holdem en fin de soirée, entendre Chris pleurer parce qu’il manque une cave dans les comptes (voire petter un cable parqu’il manque 10centimes sur un split-pot contre Samir), me retrouver à -10 caves en 10mn et cravacher toute la soirée pour récupérer, Brice venir en guest et nous raser, réveiller Michael qui joue un coup alors qu’on avait même pas vu qu’il était la…nous étions plus la pour se voir et pour se chambrer que pour vraiment jouer au poker. D’ailleurs des la fin de la partie je filais au cercle Wagram pour voir du vrai poker, commun joke, lol

A l’issue d’une de nos parties hebdomadaires, je me retrouvais donc a une table à Wagram en compagnie de Serge Kammerer, Vivian Anseline, Manu le Portugais moustachu et rencontrait pour la seconde fois (nous avions fait un tournoi chez _Q_ ensemble) un type vraiment insupportable à l’air condescendant : Yoann. Il racontait sa vie à table (un vrai mytho, lol : « Messieurs, je vais a Barcelone demain donc je ne joue qu’une heure», « je suis à Centrale ») tout en se faisant défoncer en souriant. Il cherchait une partie privée pas chère et flairant le pigeon, je l’invitais au Club d’Issy. J’avais enfin trouvé un type qui arrivait à se mettre sur 20 caves avant moi…

Voila, c’était ça le club d’Issy, un club de deglingos anonymes. Cependant, il n’y avait pas photo quand nous rencontrions d’autres club parisiens et nous avions mis une bonne fessée a un club de la porte de Vanves ou aux savoyards lors du BBACF (j’en connais qui vont hurler en lisant ça, hehehe). De toutes nos histoires et elles furent légions, la plus épique fut les 28 heures de poker
Les règles étaient simplissimes il fallait simplement battre le record Clubpoker des Savoyards et leurs 25 heures ridicules, en jouant non-stop avec une pause de 5 mn par heure maximum non cumulables, bref 5mn pour pisser, déféquer et manger par heure ; le but étant d’être au moins quatre survivants non cagoulés au bout des 28h pour homologuer le record.
Bien sur ce fut violent, lasticot nous quitta au bout de deux heures, Michael dormait sur ses cartes, Yoann ne tenait pas 55mn sans cigarette, Monti faillit abandonner à -90 caves…On avait déjà entendu 2 fois l’intégrale de Goldman et d’ABBA (un enfer !!) quand lolo débarqua pour nous filmer et ranimer un peu les morts. Il fit une drôle de tête quand on lui dit qu’au bout de 14h je n’était toujours pas recavé, pas tant que le Yoann qui vérifiait la feuille des comptes toutes les 3mn totalement en manque de nicotine….et au bout de 28h et des poussières, nous homologuâmes le nouveau record à quatre Laburne, Monti, Batman et moi (toujours non recavé) pour finir…en boite de nuit en bon zombis
Bon, on évitera les détails sur la sortie en boite de nuit après 28h de poker, je ne parlerais pas de Burno qui sautait partout, de la gerbe du demontator dans le taxi du retour ou de ma limitation automatique de vitesse a 20km/h sur l’autoroute pour rentrer chez moi fenêtre ouverte, musique a fond et des écarts de conduite en sursaut parce que j’avais dormis 5s sans m’en rendre compte.
Le Club d’Issy, n’est pas une légende, jeunes padawans, c’est l’essence d’une communauté et de ce blog. Des déglingos qui ne pensaient qu’a s’amuser quand tous jouaient pour de l’argent, quand ils n’y avait que 50 inscrits sur le forum Clubpoker qui se connaissaient tous.


A mes potes Bouc-Bel-Air, a tous ceux qui sont venus à notre table meme si certains n’existent plus que sur facebook, aux rescapés parisiens qui jouent chez Rosette…le jeudi soir comme par hasard