vendredi, février 06, 2009

Un week-end a Prague, part I: A course in happiness

Just take up a course in happiness
Take up a course to clear out your mind
You will show yourself how to smile
Take up a course in happiness…


Stevie Wonder (1971)

Ce second jeudi soir de 2009, nous avons donc suivis les conseils du poète soul et sommes partis (lasticot, le poulet et moi) à la recherche d’un souffle de fraîcheur sur nos vies. Bien sur, rien n’est simple et donc Chris fut en retard a cause d’un soi-disant problème de train et stressé au maximum avant d’embarquer, bien sur Damien avait déjà la tête d’un gars qui n’avait pas dormi depuis 3 jours (et ça n’ira pas en s’arrangeant), et bien sur la nuit était glacée sur Prague, mais, a peine arrivé sur Old Time Square tout était déjà oublié; la vue de la ville avait comme effacé tout ce qui nous hantait, ce long week end allait pouvoir commencer.

Notre première nuit était une introduction à la ville et si vous etes un fidèle de ce blog vous savez via mon post de janvier 08 que je porte une affection, toute particulière a un lieu de débauche local nommé le Radost FX et sa fameuse soirée bounce du jeudi soir. Et alors que les basses faisait vibrer les verres des jeunes ingénues nous entourant et que Chris se faisait sponsor de tournées de tequilas frappées (100 couronnes les 3 !!) je chantonnais intérieurement un air de Christopher Williams sorti de la bande originale de New Jack City, Don’t break me I’m dreaming. A l’heure où les vrais gens partaient travailler on rentrait se coucher (non sans avoir indiqué 20 fois la bonne route à lasticot qui partait toujours dans le sens opposé)

Au petit matin, vers 13h, alors que mes acolytes dormaient encore, je pris la foooole décision d’aller voir mes collègues locaux, histoire de faire une réunion surprise ‘état qualitatif de la situation a n+1’ d’une heure qui en fait dura jusqu'à la tombée de la nuit. Je passais au Hilton Casino pour le calendrier des tournois, puis rejoignais les deux touristes et leur indiquait un de mes restaurants favoris (même si une fois de plus, lasticot voulait toujours s’arrêter dans des restaux à deux balles le long de la route). Le tournoi du Hilton nous paraissait un peu long a gagner pour aller se déhancher dans les temps, donc nous partîmes au Praha Casino (l’annexe du Banco, voir précédent post sur Prague) pour le Friday tournement.

Un ptit tournoi à cheap rebuy pendant une heure (paliers de 20mn), dans mon encéphale résonnait la voix d’Alice Russell entonnant ‘I got the hunger’!
Je décidais de me créer une image de psychopathe (lire psy –co-pat), en collant des 4bets avec 7-5 (à la parisienne quoi…), en raisant utg à 20BB avec K-2 puis quand un type voulu vérifier ma main j’avais obviously KK face à sa pocket Q…La fille a ma gauche devenait hystérique et m’énervait vraiment, a tout le temps regarder mon stack quand je misais ou gueuler quand je mettais des jetons partout en raisant par poignée de jetons pris dans mes piles (Remi Biechel style, dédicace), et je guettais le moment de lui faire mal (non pas par machisme mais juste parce qu’elle voulait m’empêcher de prendre mon kiff en râlant a chacune de mes actions). Pendant un tour, je raisais en aveugle toute les mains ou elle entrait en prenant exactement le montant de son stack, mais elle se couchait systématiquement. Le moment arriva, elle relança (j’avais remarqué qu’elle limpait toute les mains avec un as faible et raisait toute les face card), je call donc avec un bô 8-6 en main et quand sur le baby flop elle envoie la boite et je call encore pour voir son AK face à ma paire de 8 splittée…l’italien a cote de lasticot est plié de rire, et Chris rajoute dans son plus bel anglais ‘Crazzzy Pat’. Ok, a moi l’italien maintenant…il relance systématiquement ses As-x donc j’attends le bon spot, je call son 3BB utg avec 6-7 et le flop tombe 4-5-8. Il nous balance un continuation bet à hauteur du pot et je double sa relance et lui demandant de folder car il a déjà dépensé trop de jetons sur ce coup avec son A-8, il me regarde pour essayer de me lire mais je lui fait des grimaces tout le mimant entrain de mucker sa main…il muck en me montrant A-8, et par décence je lui montre mon jeu max, Chris me fait ma pub ‘Yes he can, Obama poker !’….bon, la fin de rebuy se montre enfin, et c’est le poulet à la table a cote qui a le plus de jetons de nous 3, le chip leader est le jeune tchèque a capuche à ma droite qui a fait un château avec ses jetons, va falloir l’éviter lui…

La pause nous permets de sympathiser avec l’italien en Erasmus, qui nous donne des plans sorties en banlieue, loin des lumières touristiques de la ville…mais ce sera pour un prochain voyage.
Le tournoi reprend. Chris me casse un peu mon plaisir de la soirée en shootant la fille avec une magnifique quinte runner-runner, mais j’ai pu quand même avoir le plaisir de la voir se lever en titubant, le visage rubicond de rage, heurtant les sièges comme une boule de flipper…
Je shoote deux gars qui n’avaient rien a faire la, et c’est la finale. Nous sommes tous les trois en finale, lasticot est short, le poulet dans la moyenne, et moi je dois être 3eme en chips.
Le jeu change un peu, le jeune a capuche rentre en mode ultra serrure tandis qu’un maniaque raise presque tous les coups…je décide de voir comment se passe le premier tour (comme d’hab’) avant de décider de la stratégie a mettre en place. Un tchèque tilte complètement suite a un bad beat face a un anglais a demi demeuré et fait une succession de allin blind, résultat des courses la table s’enflamme un peu pour rien, les petits tapis doublent, les gros se font raboter. Le type en tilt finit par sauter, l’anglais aussi, le poulet s’empale sur sa relance preflop qui le mets commited avec sa medium pocket paire et le renvoie a l’écriture de son prochain film (Chiken run 3). Chris double up en étant max de chez max draw max redraw max (mais que foutait le gars en face dans ce coup ?) et je shoote l’italien (Ben oui, il n’a pas été foutu de me lire correctement une seule fois dans ce tournoi…ça coûte cher à la longue).

Plus que cinq, capuche boy, le maniaque, le gars à ma gauche (appelons le toto), lasticot à ma droite et moi. Il n’y a pas photo, 3 tchèques contre deux frenchies, c’est la guerre. Il commencent à parler, le croupier les reprends, le maniaque demande a capuche boy si il peut me caller, etc. Bon, j’avertis le Chris que ça va fighter mais je remarque qu’il avait déjà mis son bandeau rouge à la Rambo, et what a fuck, lasticot is on the zone ! A peine le temps de m’émerveiller face a son jeu que déjà le chip leader c’est toto, capuche est out, puis je défonce le maniaque sur une des ses seules erreurs. 3, on voit le bout. Chris décide de me caller sur un 3bet bizarre et je le shoote (quel bourrico !). Toto décide de flasher le dernier coup et mon 6-4 me donne un paire de 6 victorieuse (lol). Who's you daddy now ? dioscure in in da house !

On fini la soirée dans une boite de nuit lamentable, sur quatre étages tout collants au sol entourés de jouvencelles en minijupes et de lascars locaux a casquette Nike dansants sur du 50cents. Je cherche le poulet du regard pour partir, et j’ai une horrible vision : il est la, assis sur un banc, le corps recroquevillé, un bras dans le dos, l’autre sur son sternum, l’œil vide de toute vie, son visage est si blanc qu’il en est quasiment phosphorescent, un filet de bave a séché sur son menton, sa langue pâteuse se délie avec lenteur et me murmure : j’en peux plus, j’suis mort

Au petit matin, vers 15h, nous prenons un royal petit déjeuner à la crêperie du centre commercial Palladium. Et je subit deux heures de shopping des deux bons à rien qui veulent faire les soldes (argghhhhh) puis c’est le drame…Dams veux aller visiter le musée du communisme, on se sépare…
Nous nous retrouvons le soir au Hilton pour s’inscrire au tournoi de 21h, il est 19h et le tournoi est déjà complet ! Décidément, le sort ne souhaite pas me voir gambler en ce lieu (et ça en trois passages à Prague en 1 an). Je prends les choses en main et nous finissons au restaurant argentin pour un repas gargantuesque a chanter du Besame, besame mucho, como si fuera la ultima vez...

Nous tentons quelques casinos au alentours de la place Wencemachintruc mais rien ne nous tente. Nous échouons donc au Praha Casino, pour jeter quelques cavettes avant d’aller à la boite le Mecca par la suite….mais bien sur, comme lors de notre voyage a Vegas, quand mes compagnons sont a une table de poker, nous y passons la nuit

To be continued: Un week-end a Prague, part II: Obama poker