samedi, juillet 22, 2006

Once Upon A Time

Les yeux encore collés et les méandres nocturnes encore frais dans ma mémoire volatile, je vais vous conter une nouvelle aventure…

Once upon a time, un cercle de jeux place des Ternes, à la bordée d’une clairière d’arbres de ciment, autour de tables frugales et ensoleillées par l’éclat des espoirs de ses habitants. Dans une dantesque atmosphère de cirque guerrier y cohabitent hobbits, trolls, elfes, golems, orcs, undeads et rares humains: une farandole Warcraftienne. Au loin, trône l’Arc de Triomphe et tous, comme hypnotisés semblent vouloir le toucher, embrasser l’éphémère et mourir dans l’arène.

Day J-2

J’enfilais mon armure (toujours le même rituel, d’abord la jambe gauche, puis la jambe droite puis une gorgée de Vittel….) et décidais d’affronter les pièges jonchant le sol de cette contrée.
J’entendis le Heimdall local me saluer avec son accent yugo-serbo-croate, et fit mon entrée dans la lumière (ô c’est bô). Un tournoi « jusqu'à ce que mort s’en suive » de poke (un jeu à la mode dans le Lutèce de l’an 2006) avait lieu en céans pour 300 pièces d’or.

5000 chips, blinds 25-25, shuffle up & deal….deux tours de table et je suis à 10000, les joueurs sont weaks, aussi laaaaaarges que des Chambériens mais pas aussi bons. Une heure de jeu et je suis à 20000 (un gobelin m’aura donné tous ces jetons sur un tirage quinte alors que j’ai full au turn…no comment, je l’ai enterré dignement, paix à lui dans le Valhalla). A la pause, je me détends un peu avec un troubadour nommé Yoann dans une taverne Mc, porte à mes lèvres un breuvage glacé au goût vanillé, et nous retournons décidés à occire nos derniers adversaires. Malheureusement, ce plan n’a pas la suite escompté…Un troll australien (proche du roi Hachem selon ses dires) me désarçonne sur une pocket 7 contre son AK, puis alors que j’ai perdu mon cheval me frappe à terre avec un AQ gagnant contre mon AK. Je tente péniblement de m’accrocher à mon épée, je saigne, ma vue se trouble quand c’est l’estocade finale. Je m’empale au SB sur sa BB, j’ai A5 et lui AQ again, nice hand Sir, et c’est moitié mort que je suis porté à l’infirmerie finissant 18eme et lui futur vainqueur. Je décide de revenir 2 jours plus tard, blessures guéries afin de prendre ma revanche….niark niark niark


Day-J

Oyez, Oyez dit le ménestrel. Une joute à 500 pièces d’or va bientôt commencer !!!
J’avance avec mes béquilles de l’avant-veille et m’assied à ma table qui disons le tout de suite semble être une annexe d’Hadès. Huit rugissants démons polymorphes me font face. Raise à 10BB preflop avec K6o…call de all-in avec 3-4…re-reraise sur un flop AAQ et call all-in de 3 dingos et aucun n’a un As…..bref je vois des horreurs, des suicides et des destructions à en perdre la boule. Fort heureusement, je ne perds que mes jetons et me voila à 2000. Un vieux mage rompu pourtant aux joutes y perds même sa santé mentale en voulant éculer (hum…je pourrait employer un autre terme assez proche orthographiquement) un jeune elfe des bois. Je regarde tout cela de haut et décide de jouer le tout pour le tout. Mode Samir enclenché…it’s dawal time (voir histoire d’eau). I am OOOlll innnn trois fois de suite (malgré les faibles blinds) et trois fois je double sur le même deglingo calleur (JJ contre A4o, AK contre A9o, QQ contre 7-10o…PS : lire ouf-suite et pas offsuit).
La pause Milka intervient et mon bouclier tient, quelques effilures sur mon katana ensanglanté mais rien de grave, la pause servira à le nettoyer, l’affûter, que sa lame soit encore plus pure…un haïku célèbre de l’ère Tokugawa me vient à l’esprit : « La lame scintille et son arc dérobe les lendemains… » Oui, demain, à l’aube, quand la rosée posée par la brume perlera sur les feuilles des cerisiers, je serais parmi les derniers, le serment est fait, passons aux actes…(note de l’auteur : normalement à ce moment la du texte, vous devez entendre les percussions et la voix mielleuse d'une chanteuse asiatique dont vous ne comprenez mot sinon la tension dramatique de son propos : le dioscure part en guerre).
Et BAM !!Je déclenche mon combo AA+UTG+TrickyRaise+Dawal-if-any-raise, je suis tri-callé. Le bouton me fait un all-in mal pensé et je fais de même pour être face à face mais on se retrouve à quatre, tous all-in et…quadruplage !! j’ai 30000, je peux attendre la finale…
Plus que deux tables et une phase interminable dans un virage avec Yann Cohen dans le rôle du chef de la horde des Orcs, Adam Lounis le Page apprenti sorcier, Yoann le troubadour, le maître de maison en grand inquisiteur, un solide fantassin dont j’ai oublié le patronime et un hobbit accrocheur, deux heures de vols de blinds et…c’est enfin la finale, seul le hobbit n’y est pas.
La table des honneurs se dresse devant nous. Son feutre rouge tranche singulièrement avec l’herbe verte de nos arènes habituelles, elle est placée en amont, là où les lumières naissent et où les rêves meurent. Nos jetons projettent alors leurs silhouettes sur les cartes tels de grands dragons en ombre chinoise, comme pour effrayer les derniers fantômes des coups passés à les accumuler. On entend le cliquetis des armes, elles dansent entre les doigts agiles des combattants et chaque attaque fait trembler le sol sous le poids des volontés quelle porte. L’inquisiteur abat le maître des Orcs à la hache AA contre AK, puis défenestre un chevalier déjà unijambiste sur sa lancée KK contre 88. Notre troubadour tente une ouverture par l’aile droite (K-10) mais se heurte à un tour du Page magicien (pocket 2) qui l’éradique definitivement. Un troll fort bien armé se réveille et fait tournoyer sa hallebarde, je l’évite et le touche au flan. Le fantassin arrache un bras au Page. Mais celui-ci se relève et jette un sort à toute la table. Déjà le fantassin se fait broyer le crâne par un nain jusque là assez calme, ce même nain explose le troll et le laisse quasi mort. Dans ma bonté je l’achève et nous ne sommes plus que quatre. Le Page à perdu beaucoup de sang (je rappelle qu’il lui manque un bras) et bien que les sorts lancés aient retardé l’inévitable, je lui tranche la tête d’un coup sec. Nous sommes épuisés, nos bras portent à peine nos armes, plus la force d’assener le coup ultime. Nous décidons de signer un traité de paix humain-nain (le nain, l’inquisiteur et moi-même) afin de partager la gloire des vainqueurs et le butin.
Je me lève, regarde autour de moi la foule s’agiter dans une farandole aux relents surréalistes. Déjà une nouvelle aube se dresse, je quitte la clairière aux milles reves. Le tintement des pièces d’or dans ma poche me rappelle que tout ne fut pas qu’un songe, juste un conte. Once upon a time...

Prochain épisode: Giorgio et les chevaliers d’Athena

dimanche, juillet 16, 2006

Anecdotes sucrées et salées

I. Connaissez-vous Philippe Cura ?


Philippe est un copain à moi, je l'ai rencontré à l'ACF et nous avons sympathisé lors de parties privées. Il est également André, le chauffeur dans Caméra Café sur M6, celui qui fait peur et qui disons le franchement, "pète la gueule à qui l'emmerde". Je rassure ceux qui sont un peu trop bête pour comprendre que c'est naturellement un tout autre homme dans la vie, quelqu'un d'adorable et un très bon joueur de poker.


Je me souviens d'un jour, à marquer d'une pierre blanche, comme étant celui de mon coup de poker le plus cinématographique : Je suis assis mono-cavé sur la 30€ à l'ACF et au bout d’une heure je passe difficilement à 100€ quand, d'un coup, je sens une main sur mon épaule. Je me retourne et je vois Philippe me regarder avec un air d'outre-tombe, je me dis "Que se passe t-il ? Qu'a-t-il ? Quand il me dit avec une grosse voix, une voix de Zeus : MAINTENANT, FAIT TAPIS MAINTENANT SANS VOIR TES CARTES ET TU SERAS UN HOMME !!!

Tous les joueurs de la table ont évidemment assistés à la scène, et c'est avec la peur au ventre et l'envie de vomir que j'ai fait tapis blind en début de position. A ce moment, j'entend Philippe exploser de rire et je comprend que je suis dans une belle merde. Pourvu que tout le monde fold !!! Mais non, j'ai 2 calleurs et le flop arrive : Kd 2d 6d, je n'ai toujours pas vu mes cartes et j'entend le premier calleur faire tapis et le second suivre. Ils retournent leurs cartes, l'un a KK ce qui lui fait brelan et l'autre a Qd Jd (donc flush) et je comprend bien sûr que je viens de perdre bêtement 100€. Le turn et la river ne changent rien et Qd Jd prend l'exterieur avant que je ne regarde mes cartes. Je retourne la première, Td (l'espoir commence à venir), si la deuxième est Ad, je gagne... Toute une troupe s'agglutine autour de la table, je regarde discrètement ma seconde carte et je fais mine d'être malheureux en jetant face ouverte au milieu du pot cet As de carreau improbable. Je remporte 300€ et m'en vais boire avec Philippe un Coca Light bien mérité.


Merci Philippe. Quelle vista !!! Je te veux à mes cotées pour toute mes prochaines parties.

II. Les newbies, les rookies....


J'ai commencé le poker quand j'avais 12 ans (ça fera donc 17 ans le 27 septembre, jour de mon 29ème anniversaire: notez bien cette date pour me faire un petit cadeau) et j’ai commencé à aller en cercle à 18 ans. A mes débuts, j'étais timide et je jouais super-tight. Les temps ont bien changés….
Souvenez vous, mes chers amis, de cette époque où vous étiez nouveaux puis quand vous êtes devenus des habitués comment vous détectiez les nouveaux. A cette époque, les nouveaux n'étaient pas des pigeons. On les reconnaissait par leurs tenues irréprochables, leurs silences, leurs timidités, leurs stress à la table, ils avaient souvent avec eux le ‘Slansky’ et ils ne jouaient qu'une main tous les deux tours (FRC ?? qui à dit FRC ??), en général AK ou une grosse paire, à leurs moindre relances les habitués se couchaient tous à moins d'être max… Cette époque est belle et bien finie, morte et enterrée.

Aujourd'hui, un nouveau se reconnaît à d’autre critères : il a une très grande gueule, il joue toutes ses mains et croit absolument qu'il faut crier haut et fort ALL IN pour prendre un coup. Il regarde ses cartes comme si il y avait une caméra au bord de la table et commente toutes les actions pokeriennes en anglais du style : J'ai foldé au cut-off car je croyait que le coup était rigged quand under-the-gun il a busté out all-in de tous ses chips. LOL Alors moi, je dis merde à la télé et à Canal + d'avoir pourrie nos vieilles parties techniques d'époque. Mais surtout, je dis merci à la télé et à Canal + de nous avoir fait venir tous ces oiseaux que je kiffe déplumer tous les jours dans tous les cercles parisiens sans aucune souffrances.
Attention : Si vous êtes en méforme, mieux vaux vite vous lever car ces oiseaux se transforment vite en vautours et viennent vomir sur vos AK leurs K6 fatigués qui trouvent leurs 6 à la river vous laissant couac couac couac...

III. Une partie chez Giorgio, une partie sans cerveau....

Je suis encore en tilt…Je vais d'ailleurs m'allumer une cigarette pour me calmer car quand j'y repense j'ai envie de casser mon ordi. C'était le 13 juillet au soir, la soirée avait bien commencée quand je passais de ma cave initiale à 10€ à 5 caves devant moi avec du jeu et des all-in bien placés. Une petite soif me fit me lever et m'avaler un grand verre de jus de fruit dans la cuisine sans me rendre compte que c'était du rhum-orange. Moi qui ne boit jamais d'alcool, j'aurais du comprendre que c'était là mon premier bad-beat.
De retour à la table je recevais les As et faisais naturellement ‘tapis’ car le coup avait déjà été relancé deux fois. Quelle surprise d’avoir quatres calleurs mais surtout quelle surprise de voir un 9T me battre en faisant une quinte à la dernière. Je décidais d'oublier ce coup, car j'avais moi même déjà fait quelques horreurs en début de partie.
Je reçois a ce moment la un petit A6s et je décide de relancer, le joueur à ma gauche, un supporter du PSG (bastossweb de son petit surnom) fait tapis, il a un peu moins d'une cave et je décide de le caller car je sens que mon As suffit. Superbe lecture de ma part… il me retourne 46. Je suis serein mais ce bonheur est de courte durée car la première carte du flop est un 4 qui me fait vite comprendre ma douleur. A ce moment, moi qui suit un grand supporter du PSG, je me dis même que je comprend pourquoi ils ont cette réputation de merde, ce sont vraiment des gacheurs de bonheur !!! Sans rancune Bastos... je t'aurais !!!

La fête continue, je me recave encore et encore car un sosie d'Elie Chouraquie bat mon AK avec son K4 trouvant son 4 a la dernière, il avait callé mon all-in sur le flop contenant un K… Une vrai partie de déglingos, avec un Carlitoux pourri de chatte qui attaque avec K2 et m'oblige a caller all-in avec mes JJ : bien sûr il ne trouve pas un K mais 3 K pour lui donner un carré. A ce moment j'entend la table dire " bien joué Carlitoux !" et décide de vomir encore quelques caves à faire tapis 4 ou 5 fois de suite avec des poubelles car j'ai envie de faire l'horreur, j'ai la HAINE. Mais celle ci ne vient pas….

Mon seul bonheur en cette fin de partie est de voir le Giorgio, un joueur qui est amusant, sympathique et pas trop mauvais jusqu'à ce qu'il tilte, se prendre un coup de l'espace, je dirai même tout droit venu de Krypton. Notre super Giorgio attaque le coup violemment mais il est callé, le flop arrive QQ4. Il fait ‘tapis’ et se retrouve callé par le supporter du PSG qui montre un 94 de coeur plein de kryptonite contre le AQ de super Giorgio. Vous devinez la suite…cœur runner-runner et vlam Giorgio perd les 10 caves qu'il avait devant lui et qu'il avait mis 5 heures a monter en jouant comme une serrure.
Je me décide à partir, dépité, avec la nausée. En descendant, je croise mon ami le poulet, à qui je ne peux même pas parler, ni mettre en garde et je rentre chez moi pour claquer quelques dollars sur Pokerstars. Cette soirée m'a coûté 15 caves et un peu moins de 100$. Vive le 14 juillet !!! .

Mon ami, et co-auteur de ce blog, dioscure, était présent et je suis impatient de lire sa version des faits. A bientôt, pour de nouvelles aventures

vendredi, juillet 07, 2006

Histoire d'eau

Quinze jours sans bad-beat, aucun de tirage flush raté, pas même un coin flip perdu…
Suis-je entrain de rêver ? Suis-je entrain d’avoir (enfin) la baraka d’un Chris Moneymaker ? Les dieux du poker m’ont-ils (enfin) reconnus parmi les leurs ?...
Non… Juste quinze jours sans jouer, coupe du monde addict je suis resté figé devant ma télé, l’esprit anesthésié…
Flash-back bridge : une double victoire dans des satellites au Cercle Wagram, nous pose Yoann et moi comme challengers dans deux tournois, le 300€ et le 500€. Mon break va donc brutalement cesser, l’heure est arrivée.
Je reste réticent à quitter ma télévision, à rompre le doux confort et la moite torpeur de mon canapé pour enfiler le costume de Gladiator mais un 300 et un 500 presque freerolls ça ne se refuse pas. Entrée dans l’arène aquatique:


Le mercredi offre le premier round, une cinquantaine de joueurs pour une première place à 7500€. Tout commence à 20h le jour de la fête de la musique donc (est-il vraiment indispensable que je me justifie) j’arrive avec 40mn de retard. L’horloge du tournoi annonce 17mn avant la fin du round 1, premier coup de chance de la soirée. Mon second coup de chance arrive au tirage de la place : une table de bons joueurs et table où se jouera la finale (donc je ne bougerais plus). Je montre mes premières mains pour indiquer aux joueurs qui ne me connaissent pas mon style Fort Knox. Pari réussi, mes futures relances sont respectées, pas un seul showdown, pas une seule frayeur, je suis celui qu’on cherche à éviter. Je double et je triple avec la publicité des croupiers (OOh !! il est solide le sous-marin….le noir n’est pas noir ce soir...etc…ils sont très cons mais ça me sert).
Plus que 15 joueurs et un coup charnière : un joueur relance en middle position à 2400 aux blinds 300-600, je le call de BB avec pocket 8 avec l’intention de le check-raiser au flop. Il tombe un flop insignifiant 2-4-10. Je check comme prévu et cet énergumène tue mon plan en m’annonçant all-in à 27000!!! Je me tâte un moment car je sens un bluff très téléphoné avec une main comme AK ou AQ, puis je regarde mon stack (nous sommes les 2 chip-leader), il me restera 5000 (cave de départ) si je le call. Je me dis que ce coup est in-call-able a cause de nos stacks et qu’il le sait, donc il n’a pas grand-chose. Je le regarde et j’en suis sur…mais je sens que je vais déchatter le coup et…Muck. Il se lève tout fier et jette sa main (A8o) sur le green…grand fou va...j’vais te défoncer…
La table a vu ma faiblesse, désormais je suis le pigeon et croyez moi ils ont tous essayés de me tirer dessus, fini le respect, dès que je pose un ch’ton j’entends « boite !! »…Bref, la pause arrive au bon moment, il me reste 22000, la moyenne…on est 10 pour 4 payés.
Yoann et Eric le patron de la zone poker du cercle sont mes premiers supporters mais ils sentent le sang s’écouler de mon foie blessé. Dans cette piscine pleine de piranhas c’est signe de fin. Alors, comme je n’aime pas les petits poissons, je m’attaque au squale, le vrai, le grand blanc. Le joueur que dès le début du tournoi j’ai catalogué comme Z menace, Patrice Bourdet. Suite à l’enchevêtrement des événements (heu…tous les joueurs entre nous ont sautés) il se retrouve à ma droite dans un moment où je joue très mal….pas de défense des blinds, pas d’agressivité, pas de mains favorables, un temps faible (voire très faible)…deux tours de table vont sceller mon destin.
Il égalise ma BB à 1400, j’ai A7o mais je ne relance pas (erreur !!), flop 9-7-2 rainbow, il me fait un minimum bet, je lui réponds par un minimum raise (erreur !!), il flat call, turn 4, toujours pas de danger surtout qu’il check, ok ! get the fish away !, je pot (erreur !!), il me regarde surpris, se gratte et me fait un desperate call après une longue inspiration, river Q, et là il me fait un minimum bet : ????????? Je le call (erreur !!) car son move est trop étrange pour raiser d’autant que je n’ai pas grand-chose : il me montre Q7o !!! Fuc***g river….le tour de table passe et je rumine ce coup pourri, ma plaie est maintenant béante…
Même configuration, K9 au BB, il égalise, je ne raise pas, flop 9-7-4, il fait un minimum bet, ça m’énerve (similitude douteuse avec le coup précèdent) et je craque : OOllllinnnn…pas de réflexion pour lui, il pousse mes anciens jetons au milieu et me montre 7-9 (arghhhh) Bref…je fini 10eme et lui full on the river
Je me lève un peu groggy, regarde son aileron frétiller au large et en tire les leçons : j’ai perdu la bataille des blinds, ça ne m’arrivera plus, la prochaine fois, je serais en mode Samir : DAWAL !!!(heu…pour les béotiens ça veux dire je pousse tout et je ferme les yeux)


Next day, next story.


Cette fois pour le 500, j’arrive avec 1h10 de retard (lol), le deuxième round a commencé depuis 10mn. Je tire la même table que la veille mais les joueurs sont très différents : que des deglingos !!
- Le vieux F qui parle toujours de sa prothèse, de sa prostate, de sa pompe à uriner, etc.…qui t’appelle tout le temps « mon ami » avant d’essayer de te défenestrer, te fait des sourires de gentil neuneu puis te traite de fils de chienne une fois le dos tourné; bref très ….sympa
- Marco, un type très sociable qui gueule tout le temps, qui rit fort, tape dans ses mains, met l’ambiance.... Un peu nerveux, il a besoin de s’extérioriser mais il joue bien…quand il joue
- Manu (personnage qui mériterait un blog entier), LE grand caller de l’espace. Jeter une paire de 3 kicker 5 sur un flop AK3 est pour lui une vraie torture, il faut qu’il call, il faut qu’il voit le turn (attention, il tente souvent de voler au turn si vous checkez) puis il faut qu’il voit la river; diplômé de l’horreur, membre de l’équipage de Captain Flam, il n’est pas de notre galaxie. Impossible de savoir ce qu’il va faire et ce qu’il a en main.
- Un Live bot, mais si ça existe ! Un gars qui fait toujours les mêmes mimiques, les mêmes raises, les même calls, qui égalise TOUJOURS la BB quand il est SB, qui raise TOUJOURS au bouton…
- Un psychopathe égocentrique (c’est moi que tu raise ??? dit c’est moi que tu raise !!!!) qui tente des bluffs à la river avec 3 joueurs dans le coup et qui hurle au badbeat quand il perd en étant favori à 5%...un régal
- Un personnage de manga à la One Piece (genre Baggy ou Foxy Oyabi pour ceux qui connaissent) avec son équipage de supporter débiles (genre : heu, pourquoi t’as couché ton A3o chef ?? parce que moi, le chef, je sais que sur 8-9-10 au flop je ne ferais pas quinte…ouais, il est trop fort le chef…..vive le chef !!!…).
- un type qui trop regardé Bruel sur C+, lunettes noires, position statue, pas de sourires, pas un mot, pas un tremblement quand il limpe avec AA, pas une perle de sueur quand il se fait défoncer son AA contre mon 7-3o, bref le gars trop fort mais qui en fait …saute sur un bad-beat (nan….j’déconne….je le shoote parce qu’il m’énerve à jouer les 10 premium hands de Phil Helmutt comme une brèle)
- Un type assez compulsif, qui a très envie de se suicider, on y reviendra
- Et, à ma droite, un type que je n’aime pas du tout (et dire que je suis le gars qui aime tout le monde, pfff y fallait vraiment qu’il soit @##). Je le shoote donc assez vite en mode « Orangina noir », tellement méchant qu’ils ne le commercialisent pas…gnac gnac gnac
Bref, une jolie table de oufs, ça limpe tout, ça raise tout, ça call tout, ça all-in tout, ça saute de partout. (Genre je raise à 5 BB pré-folp avec AK au bouton sur 4 limpers, j’ai 2 callers, flop K-2-6 dont 2 coeurs et j’entends all-in de Manu, je fold et il me montre Q2 de cœur…lol). Quand Yoann arrive à ma droite, j’ai déjà triplé…et il se trouve à une table qui va bien avec son style (sic !). D’ailleurs quand il raise au SB, son calleur est notre suicidaire, et le flop assez contendant A-A-10. Le Yo’ check et le ‘kill-me-I-m-a-fish’ nous fait un bô all-in. Le Yo’ calle sans hésitation en nous montrant un AQ tandis que notre type fait la moue du « veni, vidi, out » en montrant ….suspenssssss….J-10o…j’ai faillit m’étouffer de rire, jolie mort pour un suicidaire.
Bref, j’arrive en finale avec un tapis moyen…le Yo’ (aussi en finale, congratulations !!!) me relance alors que je suis de SB et je lui balance tout dans la face avec KK, il couche avec le regard du chiot qui sort de chez le dentiste son JJ…
Plus que 7 quand je me mets toute la table à dos : Je ne veux pas dealer !!! Quel scelerat !!!....non, sans déconner, on ne va pas dealer à 7 !!! …dès lors je suis la « persona non grata », un joueur me dit même qu’il se fiche de son résultat du moment qu’il me shoote, je deviens son ennemi intime (pas trop quand même, je suis timide…)….Bien sûr, je le shoote mais non sans lui faire un joli sourire et un clin d’œil à la Fonzy dans Happy Days: t’es un bon toi…mais reste coooooool
Plus que 5 et la bataille des blinds deviens âpre. Le joueur à ma droite est hyper agressif (et chattard) et son pote à ma gauche est hyper chattard (et agressif), il jouent ensemble, me relancent en décalé, ne se gênent pas, leur mécanique est bien huilée…je suis une boule de billard qui roule, qui roule…pas moyen de m’en sortir, quand…..c’est la pause…pffffffff
Là, un truc me mets la pression. Un des room manager vient me voir et me dit avec son accent Corse: t’a intérêt a gagner, j’ai parié 1000€ sur ta victoire….gloups…grand fou va…je ferme les yeux et je ne voit que des images de mon corps sombrant dans la Seine un bloc de ciment aux pieds….maxi gloups…Je regarde Yoann pour savoir si c’est une blague mais non….p’tain va falloir chatter…
Je me rassois en mode « too young to die ». Un joueur saute et j’annonce : on deale ???...pas de réponse….je double mon stack et j’annonce : on deale ??? …ok à ma droite, ok en face… (Dis oui stp, dit oui !!!) …ok à ma gauche…sauvé et plus riche!!!
On nous amène des goodies Wagram (pulls assez sympa, que Yoann réclame malgré son élimination précoce en finale, pfff vraiment intenable celui-la…) et je prends mon cash à la caisse
Un toast au foie gras avec mes neo-compagnons victorieux, il est 04h et demain je bosse…

Merci....

Yoann se joint à moi pour vous dire que vos nombreux encouragements envers notre Canard Enchainé pokérien sont autant de motivations pour tenir à jour cet espace de liberté qui nous est offert. Nous essayerons de poster au moins un conte par semaine, et certains projets associés sont en gestation...vous en saurez plus à la rentrée