lundi, novembre 02, 2009

Athena no Saint

Ne pouvant laisser plus longtemps yoann-s massacrer le style de ce blog de sa prose infantile, je me vois contraint de reprendre le flambeau narratif pour vous conter de nouvelles aventures.
Avant tout je souhaite saluer le retour de mon acolyte après deux ans de mutisme forcé, et son exil dans sa prison de sable, c’est un grand plaisir de te revoir mon pote (même si t’es toujours aussi fatigué). En second lieu, je souhaite être honnête avec mes lecteurs assidus, j’ai failli arrêter ce blog, je n’avais plus envie, le poker me fatiguait, ne m’amusait plus. Je ne trouvais plus de plaisir à être autour du feutre vert, a caresser l’argile de couleur puis le pousser au centre de l’arène, a sentir ce frisson de la river qui sauve ou anéanti nos odds mal calculés. Pourquoi ? A cause d’un bad run, a cause de la communauté des joueurs qui m’écœure même si y’a mes potes en contre poids (et certains pèsent lourds, lol), a cause de la fatigue physique cumulée lors de mes très nombreux voyages professionnels… Et puis, j’ai regardé les connexions quotidiennes qui ne décroissaient pas ou peu, j’ai lu les commentaires sur des forums belges ou français, j’ai suivi quelques conversations dans l’ombre et j’ai compris que nous ne faisions pas ce blog pour nous. C’est la magie du net, on perd la propriété de sa propre œuvre, elle s’inscrit dans la conscience collective et parce qu’ils y participent en lisant, suivant nos aventures, les autres, les passifs se l’approprient. La prose bénévole du cynique deviens un dut, et l’opprobre de la plèbe s’abat alors sur le scribe en proie au doute existentiel si il se tait. So be it, alors disons le haut et fort : I am back !

Alors par quoi commencer ce renouveau, quel tison rallumera les cendre du phénix ? La logique chronologique voudrait que je vous parle d’Agadir (sous titré, « la foooolie »), avec mes potes Lloris, Malhu, Mortanol, l’inamovible lasticot et le GO Neverdead. Mais suite a l’actualité pokerienne française et la relative récente victoire d’un frenchie a Macao lors de l’APPT, le départ de patoche pour l’APT au même endroit (p’tain il ne m’a même pas appelé pour me dire ce qu’il avait fait comme result ce looser). Je ne pouvais que lancer cette nouvelle saison par ce post écrit dans l’avion pour Hongkong et donc une fois de plus vers Macao. Avant donc de retourner sur l’ile infernale (L’enfer sur terre Ikki, l’enfer…..), parlons de mon séjour la bas en mai dernier.

BACK TO…MACAO

16h, je déposais mes valises encore chaudes d’Agadir, bien décidé à profiter de la suite de mes 10jours de vacances. Je repartais le soir même par l’avion de 23h25, seul, à destination d’une ville que j’ai appris à aimer : Hong Kong. La plus part des gens a qui j’avais donné la destination de mes vacances comprenaient mal pourquoi je partais la ou déjà je bossais plusieurs fois par an, une ville fourmilière sans véritable attrait. Et pourtant, c’est bien la bas, sans véritable raison que je me dirigeais. Mon programme était simple, shopping, spa, costumes sur mesures, nuits festives, dépaysement culinaire et culturel. Mon seul problème était mes pertes le weekend précédent à Agadir, un petit trou (litote) dans mon portemonnaie…
Mais une fois dans mon taxi rouge, l’Ipod laissant échapper la voix de souris de Liza Ekhdal, une fois entré dans la ville, naseaux emplis de son odeur caractéristique de friture et de gaz d’échappement mélangés a des relent d’eau croupie s’évaporant sous le soleil couchant, un surprenant sourire se déformait mon visage. Je me retrouvais donc au Novotel de WanChai, a me balader dans les rues de Causeway bay, ou sur Imerial Street ou traversant vers la péninsule pour déguster des dimsum chez Hong au dernier étage d’une tour dominant la baie éclairée. Je me retrouvais sur LKF déambulant de bars en bars, un Energy Mojito à la main lançant des clins d’œil amusés au DJs passant tous la même bande son comme un tiercé dans le désordre : Ne-Yo, Flo-rida, Akon, Nelly Furtado, Lady Gaga, et encore et encore.

Un matin (vers 15h) alors que je me réveillais l’esprit encore embrumé par les excès festifs de la veille, je me rappelais d’une phrase de Neverdead « Passe a Macao pour voir les structures pokerstars des tournois, vois si il y a un truc à faire las bas »…je n’étais pas chaud, car mon précédent tour la bas plus d’un an auparavant avait viré au fantastique de série B mais bon, j’avais la journée libre… J’hésitais à prendre l’hélico mais je me dis qu’il fallait économiser les caves… Dans le Ferry, j’optais pour un son plus éclectique, du genre je suis prêt a tout et me délectait de l’excellente bande son de la série ‘The L Word’.
Macao, n’a pas l’odeur de Hongkong, a peine l’odeur de la mer, à peine l’odeur du souffre s’échappant des enfers ludiques de béton et de verre, a peine l’odeur des sexes suintant des prostituées enparquées dans les saunas coquins parsemés ici et la, a peine l’odeur des nuits d’ébriété des touristes chinois venus abandonner leur raison dans une frénésie sans pareille. Macao, n’est pas le Disneyland pour adulte qu’est Vegas, non les Mickey et Donald du poker que sont Ivey ou Negeanu ne posent pas pour une photo souvenir dans les couloirs du Wynn, Macao n’est pas le défouloir d’une société cherchant désespérément un exutoire a son puritanisme hypocrite, Macao est un bout de terre qui n’existe pas pour le rêve mais pour l’assouvissement du naturel gambler des chinois. Ici, les spectacles ne font pas vendre, ici, les nuits d’ivresse ne font pas vendre, ici tout est jeu, pas besoin d’attirer le client avec autre chose que le jeu. Le jeu se suffit à lui-même. Si Vegas est un grand décor en carton semblable à un arrière plan Hollywoodien, Macao est une table géante de Punto Banco.
Je prenais à gauche en sortant de la gare maritime, et montais dans la navette gratuite pour le Grand Lisboa. La navette traversa la ville vers le parking du casino super kitch et je pris les escalators entre les slot machines dorées feulant doucement un persistant écho de pièces brassées dans un pot de fer. Premier constat, la poker room a déménagée, elle n’est plus en plein milieu du second étage en proie au bruit des jackpots, elle est un peu plus isolée. Second constat, elle a grossi, 21 tables attendent les rounders, le tout est organisée à l’américaine : guichet pour réserver sa place, écran avec le nom des inscrits et les différentes limites, petit imprimé au mur indiquant les règles et les prélèvements, pub réglementaire pour l’APT et pour Pokerstars…y’a du changement !
Je m’inscris sur une table de Nolimit (pas de Omaha, pffff) quand la floor vient me voir et me propose l’inscription au tournoi du soir, à 19h, le 500 supermachin pour la fête de machintruclafooolie exceptionnel. Je ne suis pas vraiment chaud mais je suis loin dans la file d’attente, et je signe pour le megamachin tournoi APPT warm up, bref j’comprend rien mais j’vais faire le tournoi. Je prends la feuille de structure pokerstars pour Ben (un jour je la lui donnerais, lol) et vais me gaver au restaurant Noodle & Congee en regardant les types faire les pates maison (impressionnant).

J’arrive à la bourre au tournoi, un type saute sur la flush d’un vieux chinois qui porte une Kangol (lol) et il annonce rebuy. Heu…quoi, c’est un rebuy ? J’appelle le floor…je ne savais pas, j’veux partir tout ca…il m’explique que c’est un rebuy ou un addon…merde en fait c’est un 1k… Bon, on va jouer serré…5mn avant la fin des rebuy il me reste 2 BB….la misere, les joueurs mettent systématiquement tapis sur leurs tirages, y’a deux chacals qui relancent tous les coups et tous les autres sont des serrures…très mauvais spot pour moi. Je crois que c’est la fin car je ne compte pas prendre de rebuy/addon…mais c’était compter sans la chatte !!!
BB avec K9, le type utg fait allin, le suivant call, un autre call, le bouton fait allin en squeeze je regarde l’horloge et décide de ne pas attendre la pause, un multi way c’est parfait non ? Je pousse mes misérables jetons au milieu et flop : 9-9-9…tiens, un carré à Macao :)
Me voila donc à nouveau avec le stack de départ à la pause, certains joueurs sont énormes, on était 69, il reste 54 joueurs, tout le monde prends l’addon sauf moi (pas prévu dans mon budget)…bref je suis shortstack. Je balance un message sur Facebook à mon pote Alan qui est à Bali « je vais mourir dans 15mn », et un autre à lasticot via sms « envoie-moi la chatte !!! »

Je dors un peu à la table car les deux types agressifs dominent clairement les débats, j’attends pour doubler et un nouveau joueur arrive à la table, un américain qui ressemble à Higgins dans la série Magnum. A peine assis il relance au cuttoff sur ma SB, j’ai KK. Je call, le BB aussi. Flop : A 2 2, je check, le BB attaque, Higgins double….je me tâte, fait mine de jeter mes cartes pour accrocher un tell…le BB a peut être un 2 mais le double up d’Higgins est assez dangereux, il peut avoir les As, il peut avoir As-2, il peut avoir Ax, ou rien/nada./nothing/levent/walou…je décide de caller pour leur faire peur et …ca marche. Le BB se couche rapidement. Turn : 7, je balance mon allin…Higgins se couche en montrant son As de façon assez magnanime, du genre « regarde la lecture que j’ai sur toi, je me couche, tu ne m’attraperas pas avec ton 2 », je baisse la tète et range les jetons…dans ma tete j’étais max, j’agis comme un gars max, donc je suis max même en l’étant pas, lol
Coup suivant, je suis de BB, avec 78, je relance les 2 limpers à 4BB, il callent tout les deux (noooooon !!! mais couchez vous !!!!), flop : 10-J-10, triple check et carte gratuite, turn 9, check chez moi, attaque chez le 1er, raise chez le second, allin chez moi, call chez le 1er, call chez le second…AQ pour le 1er, AQ pour le second…3 en river et tout pour papa…j’ai atteint un tapis convenable en 2 coups…je suis de bouton et je reçois AK. Je double la BB face aux blinds, il callent tous les 2, flop KQ6, check, check et check chez moi. Turn : As, check, check et check chez moi. River : 8, Bet chez le SB à hauteur de ¾ du pot, le BB fold…je réfléchi….triple 6, triple 8 ??? Bah, on verra bien, all in….il call …KQ chez le SB, il a slowpayé au flop pour me check raiser, l’As au turn l’a bloqué, et il attaque à la river pour faire semblant de voler et induire un call de vérification et quand je le relance allin il croit à un move….out buddy…3 coups consecutifs !! Chaaaleur….
A cet instant je ne sais pas encore que je vais tout simplement gagner 27 coups consécutifs, et shooter 8 joueurs, j’ai démonté la table en 3 tours !...je dors jusqu'à la pause, nous sommes 19.
Je balance un autre message sur Facebook à Alan « 27 coups consécutifs !!! », et un autre à lasticot via sms « chatte reçue !!! »

Le jeu reprends et je me fais littéralement exploser par le chip leader avec mes JJ face à son AQ et la Q au turn, que je n’ai pas cru malgré l’importance des sommes engagées…je suis livide…mais Higgins décide de me faire une livraison. Je recois JJ à nouveau, je balance lourds préflop 8BB, il call. Flop : 3-3-10, je balance ½ pot, il se met all in…j’insta-call a tapis équivalent persuadé qu’il a callé car il a une paire et peur des faces card au flop, il montre 88, good read…et je me rendors jusqu'à la finale
Je ne sais plus ce qui se passe mais nous ne sommes plus que 5 quand je me réveille, un vieux chinois tout fripé (totalement illisible), un jeune australien imberbe qui vit à HK (superserrure), 2 types de HK dont le chip lead qui m’a défoncé plus tôt et moi. Le chip lead a trouvé la bonne idée de me surnommer ‘Brother’ tout en me chauffant à coup de « I’m going to clean you brother ! », « call me the washing machine », etc…Mouais, pas tres fin, je lui réponds au même niveau « Yes, please ! I’ve took two showers one hour ago but I’m still black »..Tout le monde rit…Mouais, en fait…c’est la guerre !
Je balance un autre message sur facebook à Alan « 4k dans la poche, a suivre », et un autre à lasticot via sms « more chatte please !!! »

Je décide d’utiliser la technique de l’homme fou aussi appelée le Crazy Jutsu No Pat (CJNP), overbet à demi tapis à tous les coups joués et renvoie le jeune à ses études avec un beau Q3 qui fait double paire au flop contre son AQ…Le vieux chinois termine l’autre Hongkongais, nous sommes 3.
Je suis de SB, le vieux relance comme toujours au bouton, je le sur relance en CJNP avec mon 5-4, il call. Flop : 5-6-9, je balance encore la moitié de mon tapis (soit ¼ de mon tapis initial, donc la moitié du raise preflop donc un truc incompréhensible). Il se lève, commence à parler en chinois avec l’autre joueur, je gueule auprès du floor…Il call, turn: 5. Je balance encore la moitié de mon stack…il me regarde étonné, je suis mort de rire…j’ai chatté et lui il va se mettre all in, obligé….il se remets à parler en chinois, je me lève et commence à parler en français aux gens derrière le cordon, ils sont pliés de rire. Il se met all in et montre QQ, je retourne mon 5 il gueule un truc que j’assimile à des insultes en chinois, le floor rigole.
Face à face avec Brother…durée : 4 coups, la raison : j’ai fait allin 4 fois il a craqué la 3eme fois avec son A-9 contre mon A-K, et avec son J-10 contre mon K-9...
Bref, un tournoi en mode « rien à perdre » qui fini en jackpot…Mouais, l’enfer sur terre Ikki ! L’enfer sur terre, l’ile de la Mort où se trouve l’armure de Bronze du Phénix…..L’armure du Phenix ? Ah, c’est bon, je crois que je l’ai trouvée

J’ai les yeux tous collés, les poches bien pleines, je me balade dans les allées du MGM, m’assied au Red Corner, une fille super vilaine me fait des yeux doux. Hum…je crois que la chatte envoyé par lasticot vient de retomber, lol. Il est 5h, je rentre dans une boite bizarre avec des gens bizarres, des filles thaïs qui dansent avec des plumes autour d’une arène éthylique remplie d’européen tandis que sur des canapés des filles russes et ukrainiennes font les plantes…Une fille m’approche, je lui dit que je suis rentré parce que j’ai vu de la lumière, elle crois à une blague et me propose de l’inviter à boire…hum, sans deconner y’a des plumes partout mais c’est moi le pigeon ? Je sors de la vers 5h30 du mat et file me faire un Sauna au Health Club du MGM. A 8h je me présente au Ferry Station…mais j’ai envie de faire peter l’hélico et il faut attendre. Je ne sais pas trop quoi faire…
Je demande au taxi ce qu’il y a d’ouvert et il m’amène au SPA en face de la gare maritime. Le truc à l’air normal, je prends l’option manicure, pédicure, foot massage, head massage…et suis agréablement surpris quand en fait tout est fait en meme temps par 4 vieilles asiat’ qui s’affairent autour de moi comme des abeilles. Pendant que je sirote difficilement entre leurs sollicitations un the devant une rediffusion d’un match de foot de Manchester. Quand…..une espèce de sirène retentit…elles s’arrêtent. Je crois qu’il y a un problème et la, une vingtaine de filles en maillot débarquent par une porte sur le coté et défilent devant moi tandis qu’une des vieilles me donne une carte des tarifs…Mouais, en fait faut pas oublier, j’suis à Macao, c’est pas pour les enfants ici….Je décline à la surprise générale, tellement surpris qu’ils me demandent si je veux autre chose, …non, moi je veux prendre l’hélico pas m’envoyer en l’air !
Retour à la gare maritime, embarquement dans l’hélico, tour de Macao, passage au dessus de HK dans la brume matinale, que du bonheur…Ah, mince !…dans l’histoire j’ai oublié de parler au floor pour Neverdead, va falloir que j’y retourne ! Mais, la prochaine fois c’est avec l’armure du Phénix que je débarquerais sur l’ile maudite, je suis un chevalier maintenant

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