mardi, novembre 28, 2006

Un week-end comme un autre


J’avais rendez-vous à la gare de Lyon à 14h avec Dams et Christophe, bien sûr je me suis levé à la bourre à midi avec mon sac non prêt et un train à 12h47…Bref, j’ai pris le suivant et j’ai couru pour ne pas rater le TGV et les 3h de Stud non-stop contre mes deux compagnons…Une fois arrivé, j’étais le seul perdant, le week-end commençait bien…
Benjo, le reporter international de la Team 770 nous attendait déjà et une bise sur la fesse droite plus tard MatMat nous prenais en 206…Welcome to Chambéry, pour la réunion annuelle du COPUG (Contests Of Poker Unfoldable Gamblers). Cette année pas 20cm de neige comme l’an dernier mais ça n’empêchera pas nos ôtes Savoyards de se réchauffer à coup de vodka caramel.

Une fois le gymnase rangé et les soixante joueurs assis on se croirait dans une annexe du Rio un jour de WSOP, les cadavres de bières en plus…les hurlements de Zin en plus…la chanson « Mets ta cagoule » en boucle en plus…Pour le tournoi, pas de surprises, je me retrouve à la table des grands malades, tous all-in preflop in the dark au premier coup, et…heu…au deuxième…ainsi de suite pendant 1h30…on a tous finis avec un minimum de 15 caves devant nous et un leader à 50…quelle rigolade….c’te table de oufs, on a pas vraiment joués au poker mais au moins on ne s’est pas ennuyés...
Quand je change de table, je retrouve Aurelien le "type de Winamax" (en fait, franchement je préfère l’appeler Guignol, c’est plus représentatif) et des extraterrestres…p’tain, pas un gars qui sait jouer, y font tous n’importe quoi, callent avec rien tirage rien et touchent leurs As sur la river…pfff…Et la je vois un coup de poker…non, sans déconner, un truc que l’on ne voit même pas au WPT sur C+, un coup construit à la perfection par Aurelien. Relance à 4BB preflop, relance half the pot au flop, check on the turn, bet the pot on the river sur la scary card, un moment rare, le temps comme suspendu, une maîtrise impressionnante…Le type est fort, très fort….il me shootera même plus tard avec une garbage en voulant me chasser quand j’ai pocket 7rouges sur 8-9-10 de cœur avec son weak 9 et mon double tirage qui ne rentre pas…
Retour au Stud donc, contre le faux jumeaux de Guignol, Djolol qui vient de se réveiller (il était en sit-out durant le tournoi…il dormait !!!) et les autres loosers (LaBurne (normal), Dams (super normal), Perrac (mega normal), lasticot (en mode c’est pas normal de perdre avec les As)…On a Stud-é, Courchevel-é et Kid-é jusqu’à 7h du matin, les yeux tout collés…et le tournoi n’était pas fini…
J’ai bien essayé de dormir, dans mon duvet sarcophage avec la lumière du plafond dans la gueule, les cris stridents de Chris qui dormant rêvait de gagner un truc live après trois années vierges ou les applaudissement des joueurs de la finale (franchement, les gars n'étaient plus que 4 mais ils applaudissaient pendant 5mn à chaque sortant….trop de télé tue le poker). A 9h quand Benjo fut sacré chattard de la nuit, je me levais pour prendre le poulet en head-up deep stack…A cette occasion, j’ai expérimenté nombre de recettes culinaires sur la volaille fraîche, poulet braisé, basquaise, aux amandes, au gingembre, en escalope pannée, au curry Vindaloo…Bref, je l’ai traumatisé…Quand Matmat est arrivé vers 11h cela faisait 23h que j’étais éveillé dont 17 à jouer au poker, complètement lobotomisé….Alors ? On a continué quatre heures de plus avant d’aller faire un foot…
Bon, le foot, je ne le sentait pas trop…J’étais un mort vivant donc je suis resté sur le banc (enfin, la pelouse sur le bord…) et franchement d’autres auraient dû faire pareil, il étaient presque ridicules (lasticot a du avoir le ballon deux fois en tout et c’est surtout parce qu’il le prenait pour jouer les touches et Damien après un début tonitruant avec un but à la clef a cherché son poumon perdu durant cette action décisive le reste de la partie)…Moi, avec Benjo on était tranquilles sur le bords du terrain à les chambrer en mode supporter.
Suite a ce match perdu par les Marseillais (Ah !! Perrac va se taire pendant six mois, c’est bon ça !!!), je suis partis prendre l’unique douche du week-end chez Rom avec lasticot. Ces parents nous ont accueillis (sympa le père qui nous reçois en slip kangourou) comme des fils et je les remercie encore pour cet instant de paix dans un séjour de deglingos furieux.
Donc il est 18h et le deuxième tournoi commence, je tombe à une table facile et familiale : lasticot, Dams, Zin, Simon…et monte rapidement des jetons…à la pause pizza de 20h (Happy Birthday Jouve) je change de table et me retrouve entre MatMat et Brice, c’est plus violent, le poker comme j’aime, de vrais adversaires, ça fighte…Zin débarque à la table et tout part en vrille, Brice lui fait une livraison énorme sur un semi bluff et en confiance il part en mode raise in the dark chattant tous les coups, mais alors tous les coups…il a shooté presque 50% des joueurs du tournois a lui tout seul quand on décide de partir en boite, à l’Opéra.
L’Opéra est une boite de province, un truc inimaginable pour un Francilien. Un lieu de lâchage total, la Cadillac du Night Club, le no limit dancefloor. 30 gars tous bourrés sur la piste, un Taz (arrivé avec un jour de retard…normal il est très lent) sur l’estrade, Mat en mode je montre mon derrière, lasticot en mode Taï Chi Master (une vidéo sera bientôt disponible sur Youtube, il parait que depuis tout le monde danse comme lui en Savoie, en faisant des Kamehameha….un révolution artistique est en marche), Mini-burne en mode chasseur de prépubères….Comment résumer la soirée ? La phrase de Vincent le cousin de Mat, dit tout : « Mon éducation ne m’avait pas préparé à ça »
Le retour en taxi (alcool oblige) est aussi épique, j’ai rarement vu un chauffeur garder son calme face à des dégénérés comme nous, Mini-zin a trafiqué son compteur (on a payé moins chers que d’autres), Brice a gueulé pendant tout le trajet qu’on prenait la mauvaise route, Zin faisait semblant de vomir à l’arrière…et j’ai payé en pièces de 20cents….
Bref, j’ai poussé le duvet de Guignol et me suis assoupis, à peine les yeux fermés Dams me réveillait pour me dire qu’il était l’heure, je remplissais ma boite de jetons, pliais mon duvet et hurlais à plein poumons un "Au revoir Chambéry" à la porte alors que tout le monde dormait encore…
La suite ?? 3h de Stud avec mes acolytes dans le train du retour…un week-end comme un autre…à Chambéry

jeudi, novembre 16, 2006

Reminisce, Part I: Genèse

Juste une fois essayons d’être sérieux sur ce blog…non, rassurez-vous je ne vais pas vous abreuver de hand history (ooooh t’as chatté sur la hand 8893571795#-8931 !!!) et encore moins parler de probe bets et d’EV…non, parlons de poker
Plus la vague pokérienne grandit plus je me pose des questions (je sais, je ne devrais pas) sur les motivations des joueurs, les conséquences de leurs approches du jeu, leur jeu dans le jeu, etc…
Comment tout a commencé pour moi....

J’ai commencé le poker par hasard un samedi après-midi. On avait joué au tennis avec lasticot et on rentrait prendre le goûter chez lui avec un autre pote F. Pecala; je rencontrais pour la première fois son frère jumeau Daivy (aka Le Gros)…et ils m’ont débauchés…Une partie à de poker fermé à coup de pièces jaunes...
En fait, j’avait déjà été initié à ce jeu par quelques filles indécentes lors d’un précédent voyage à Santo Domingo mais les mises et les règles étaient autres et cela est une autre histoire que je vous conterais un jour peut-être sous l’effet de l’alcool, totalement désinhibé, la larme à l’œil et la goutte au penis, hum…Bref…Nous étions lycéens (jeunes et beaux éphèbes), désargentés et surtout poussés par la volonté de faire quelque chose de différent.
Cela resta sans suite jusqu’à quelques années plus tard quand nous nous trouvâmes à trois un soir sans savoir que faire comme jeu…sinon un poker. Je faisais du rap avec Daivy (hum...merci d’éviter de rire) puis quand nous n’avions plus de voix, Chris nous rejoignait, une pizza passait et les cartes étaient à nouveau là, inexorables, sans qu’on le remarque elles nous avaient colonisés.

Puis, nos vies étudiantes divergentes, nos vies sentimentales, ont fait que nous profitions avidement du temps partagés ensemble, le poker était ce temps partagé. Quand survint le Earthquake (le film : Les Joueurs) le poker devint plus qu’un jeu, il devint plus qu’un plaisir et un moyen de se réunir, d’oublier nos quotidiens et d’assouvir nos vocations de gamblers, il devint un mode de vie. Une partie hebdomadaire vu le jour, le jeudi soir, avec un noyau dur de trois joueurs et des guests. On essayait de convertir tous nos amis à notre religion mais nous fumes de piètres gourous…l’argent faisait peur

L’histoire de notre première virée en Cercle de jeu est presque qu’une légende aujourd’hui tant elle exprime l’évolution des mœurs et de la vision de ce jeu en France. Un samedi soir, lasticot et moi tout de bô vêtus et une liste des lieux de débauche en main partîmes vers l’aventure. L’ACF bien sûr mais on ne put entrer jusqu'a la salle promise car un tournoi international se déroulait à 5000 francs la cave, l’accueil fut cordial mais on restait sur notre faim. Nous partîmes vers ce qui aujourd’hui est le Cercle Gaillon mais il n’y avait que des tables de Caraibean Stud et le poker 21 était en fait du blackjack. Nous partîmes vers le nord parisien, Pigalle et derrière une salle de billard, une vieille bonne femme nous fit entrer dans un tripot. Un espèce d’amphithéâtre avec au centre une roulette améliorée (le multicolore) et sur les cotés toute la déchéance humaine. En fuyant cet endroit qui ressemblait à une annexe de l’enfer, totalement dépités, on descendit vers la lumière des Grands Boulevards.
Le Cercle Haussmann nous tendait les bras. Un grand eunuque nubien scruta nos chaussures et pris nos cartes d’identité tandis qu’un responsable avançait vers nous avec les yeux du serpent dans le Livre de la Jungle.
- Alorssss Messssieurs vousss voulez jouer au poker dealer choissss (aie confiance crois en moi sss)…sss’est 500 francsss la cave
- Heu….au quoi ??? Dans une cave ? Et vous avez du vegas ? dit le lasticot (svelte à l’époque)
- Du Vegassss ?
- Oui, du holdem y’en a ?
- Ouisss, y’a tousss les jeusss au dealer choisssss (aie confiance crois en moi), venez …

C’est ainsi qu’on appris à la dure toutes les variantes sur une table où les pots atteignaient les dix milles francs soit une somme inconcevable pour nous pauvres étudiants boursiers à quelques semaines du passage à l’euro. Un type blond avec une montre au poignet qui valait bien 100 fois le montant de la cave me faisait des misères en me bluffant et en me chambrant tandis que Chris chattait (déjà) un pot sur un Omaha Hi-lo avec le bas (Le bas ? Quel bas ?? Le bas de quoi ?? J’ai gagné ?? Vas-y donne tout l’argent à papa !!…comment ça on partage ? )…Bref on avait joué, nos poches était de 3 ou 4 caves plus légères mais on avait joué, on avait pas compris certains jeu mais on avait joué…putain quel kiff

Quelques temps plus tard, par une après-midi estivale je surfait sur le net et découvrait Pokerstars… je jouais en playmoney avec des types de l’autre côté de la planète…magique. Je fonçait chez le Chris, lui créait un compte et le baptisait : lasticot (et oui, j’ai un copyright)…je jouait pendant mon stage et lui tout les soirs jusqu'à l’aube…Un vendredi, je croisait on-line les français daenramoth et romain…et on monta notre première partie privée avec la volonté de fédérer les joueurs de PS. J’envoyais un mail à tous les frenchies que j’avais recensé sur le site (j’ai encore la réponse d’un certain Stan de Barbizon qui me disait qu’il y avait un club dans la pampa …lol…ou celle d’un Mat de Chambéry qui me donnait l’adresse de sa homepage)…ce fut ma première rencontre avec Laurent (et sa BX au coffre plein de bordel), il prenait des copies pirates de Dreamweaver et de Photoshop à Gary (daenramoth) car il était entrain de créer son site…clubpoker.net. Une ère nouvelle naissait….
....

A suivre... Part II: des souris et des hommes

mercredi, novembre 08, 2006

Cagoule ?

Il y a des jours comme ça ou tout ne va pas pour le mieux
Il y a des jours comme ça ou la cagoule nous rend miteux
Parlons mes frères et mes soeurs de nos bad beats les plus glorieux
Parlons ainsi d'une journée ou nos belles mains nous rendent fievreux

Vous avez dit Mardi, Mercredi ou Jeudi
Pour ne pas dire Lundi, Vendredi ou Samedi
Ne parlons pas de Dimanche, journée sans crédit
Ou même vos back door contre toute attente font fi

D'abord Online vous faites des sit and go
Une table, Neuf joueurs, Quatriéme vous etes beau
Et rebelote, vous jouez les valets
AH AH AH, vous vous etes fait niquer

Une session de cash game sur un air dépité
Ouverture de douze table, pour se refaire, obligé
Tout commence bien, votre grosse blind n'est pas attaquée
Max au flop, vous etes disconnecté.....

Le téléphone sonne, y'a un cash game privé
On fout quelques billets dans son porte monnaie
Direct dans la foulée, on fonce vers le danger
Arrivé chez le poulet, les jetons sont pipés

Jouer quelques caves pour se relaxer
Rester mono cavé est un réve pour bébé
Un enfoiré scoop tout les coups
Son rire de loutre me rend fou

Je me casse bien ennervé, direction un cercle privé
Je verrai pas une meuf, comment faire pour niquer
Peut-etre s'attabler en cash game endiablé
S'assoir avec 100, c'etait pas une bonne idéé

La journée la plus noire est bien terminée
Il est maintenant temps de se rentrer
Direct par les quai, je me suis fais flasher
Et avant d'arriver, bien sur mon pneu a crevé